Le rôle du journaliste (culturel) régional, est-il de servir le milieu, les créateurs et la diffusion de leur travail? Ou plutôt de fournir aux lecteurs une information intelligente, intelligible, vérifiable et éclairante? Je ne saurais avancer une réponse mesurée, d’un côté ou l’autre de la ligne qui sépare la promotion, vitale pour le milieu, de l’information indépendante. Mais je suis confiant que les nouvelles acquisitions du Quotidien, dont je ne cherche à obtenir, je le jure, aucune faveur, sauront conjuguer ces facettes parfois antagonistes de leur métier.
Samedi dernier, Marielle Couture, bien connue par ses nombreux engagements politiques, sociaux et culturels, publiait son premier article pour le compte du Quotidien/Progrès-Dimanche. Il s’agissait d’une critique de la toute nouvelle création du Théâtre CRI, qui entame demain sa deuxième semaine de représentations.
C’est une deuxième embauche destinée aux pages culturelles de ce journal en quelques mois, après l’acquisition de Joël Martel à la rentrée. Deux piliers du défunt Voir se retrouvent ainsi au sein du quotidien régional. Deux individus qui fréquentent le milieu culturel et ses artisans depuis de nombreuses années, tout en le vivifiant par leurs propres activités créatives.
On ne peut que saluer cette initiative de la part des dirigeants du Quotidien. Ces décisions démontrent la confiance qu’ils accordent aux générations montantes, à des communicateurs venus du journalisme web ou citoyen. La conscience qu’ils ont de la transformation des médias également. Il reste à la salle de rédaction à trouver un juste équilibre entre ce sang neuf et les journalistes de métier dont l’expérience et la plume demeurent pertinentes.
Après avoir été candidate du Parti Rhinocéros, après avoir co-fondé (avec son nouveau collègue du Quotidien) la plateforme d’opinion et de chronique Mauvaise Herbe, travaillé à la dynamisation de sa communauté d’adoption et à tant d’autres projets, Marielle avoue avoir mûrement réfléchi devant la proposition de se joindre à une telle institution journalistique.
Je laisse aux inquisiteurs leurs vains argumentaires. Le milieu culturel peut se réjouir d’avoir comme nouvelle interlocutrice médiatique l’une des siennes. Les institutions ont besoin des forces vives d’une société pour continuer à jouer leur rôle, à mettre leurs moyens au service de la collectivité.