On le sait, le théâtre, c’est un art vivant. Contrairement au cinéma, à la photo ou à la plupart des arts visuels, quand il survient un imprévu majeur, il arrive que cela puisse nuire à l’œuvre. Je dis la plupart des arts visuels parce que la performance, même si elle est un art du corps en mouvement, arrive généralement à sortir grandie lorsqu’elle est confrontée à l’imprévisible.
Quand on parle d’imprévu, on en a eu un exemple flagrant dans la région avec les problèmes vécus par la production Piaf – le rôle principal d’abord joué par Sylvie Drapeau aura dû être endossé par Dominique Leduc qui a dû se retourner très rapidement pour y arriver.
C’est ce genre de situation qui a inspiré la metteure en scène Irina Brook lorsqu’elle a voulu créer En attendant le songe. La prémisse : à pied levé, une bande de techniciens de tournée (on les appelle «les artisans») doit remplacer les véritables comédiens attendus pour jouer le célèbre Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare. Le tout doit être fait avec les moyens du bord – et le talent qui se trouve pas très loin du bord… Cocasseries, quiproquos, ego démesuré de certains d’entre eux… Tout est déboulonné pour nous faire rire à souhait pendant toute la durée du spectacle.
Ci-bas un montage vidéo qui, s’il ne me semble pas faire honneur à toute la drôlerie de la situation, en donne tout de même le ton.